19/03/2020 – La vie criminelle d’Archibald de la Cruz

La vie criminelle d’Archibald de la Cruz (Ensayo de un crimen) – Mexique – 1955 – 1 h. 29 – NB

Il était une fois un jeune garçon, Archibald de la Cruz, qui disposait grâce à une boite à musique, du pouvoir de faire mourir les femmes simplement en souhaitant leur mort. C’est ce que raconte Archibald devenu adulte, à une infirmière dans une chambre d’hôpital. La nonne refuse de le croire et s’enfuit mais se tue en tombant dans la cage d’escalier… Comment va se poursuivre l’aventure de notre héros dans la société ?

La vie criminelle d’Archibald de la Cruz est comme souvent chez Buñuel un film d’entomologiste car il observe son obsédé avec la précision d’un scientifique et décrit rigoureusement chaque phase de la névrose de ce dernier. Il scrute la pulsion meurtrière de cet homme comme une réflexion sur l’impuissance sexuelle. Ainsi opère-t-il une satire féroce de la grande bourgeoisie mexicaine. D’ailleurs chaque victime est emblématique de cette société : la religion, l’éducation, la richesse, l’hypocrisie. Seule la femme qui travaille pour subvenir à ses besoins assure son indépendance, sait mettre en scène les situations et fait preuve d’une certaine liberté sexuelle. Le titre original, Ensayo de un crimen (Essai de crime), dévoile une célébration de la liberté individuelle qui fait de ce film le plus surréaliste depuis L’Âge d’or, soit : savoir où commence le rêve et où finit la réalité ?

Henri Talvat

Réalisation :Luis Buñuel
Scénario :Luis Buñuel, Eduardo Ugarte, Rodolfo Usigli
Photographie :Agustín Jiménez
Montage :Jorge Bustos et Pablo Gómez
Musique :Jorge Pérez
Décors :Manuel Ladrón de Guevara
Production :Alfonso Patiño Gómez
Interprètes :Miroslava Stern, Ernesto Alonso, Rita Macedo, Ariadna Welter, Rodolfo Landa, Eva Calvo, Enrique Díaz Indiano