Comme un torrent (Some Came Running) – USA – 1958 – 2 h. 17 – Couleurs
Après une soirée bien arrosée, Dave, écrivain en devenir tout juste démobilisé de l’armée, arrive, suivi de Ginny, de bon matin en autobus à Parkman, sa ville natale où vit son frère Frank. Là, il se lie d’amitié avec Bama Dillert, joueur invétéré, s’éprend de la professeure de littérature Gwen French et a des rapports de plus en plus tendus avec son frère. Une fête foraine, où les protagonistes sont rejoints par un ex de Ginny, sert de cadre au dénouement.
Ici, le voyage c’est le retour ; retour géographique, bien évidemment, mais aussi et surtout retour sur soi-même. « Le Voyage intérieur », pour reprendre un titre célèbre. Dave, qui au début du film, s’est installé à l’hôtel, considère et jauge de la fenêtre de sa chambre, la ville où il vient d’arriver et qui s’apprête à fêter son centenaire. Comme tout cinéphile a pu le constater, que ce soit dans ses « musicals » (Tous en scène, Un Américain à Paris, Kismet, …) ou dans ses drames (La Vie passionnée de Vincent van Gogh, Thé et sympathie, ou ici) Minnelli aime à mettre dans ses films un artiste. Certes, il s’agit ici d’un artiste qui, s’il n’est pas encore raté, semble bien en passe de le devenir. Mais qu’importe !
Minnelli aurait déclaré : « C’est en songeant aux couleurs criardes d’un juke-box que j’ai conçu la tonalité des décors du film ». C’est tout dire.
Maurice Roméjon
Réalisation : | Vincente Minnelli |
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Scénario : | John Patrick et Arthur Sheekman d’après le roman de James Jones |
Photographie : | William H. Daniels |
Montage : | Adrienne Fazan |
Musique : | Elmer Bernstein |
Décors : | Henry Grace et Robert Priestley |
Production : | Sol C. Siegel (MGM) |
Interprètes : | Frank Sinatra, Dean Martin, Shirley MacLaine, Martha Hyer, Arthur Kennedy, Nancy Gates |