01/12/2005 – La femme et le pantin

La femme et le pantin (The devil is a woman) – USA – 1935 – 1 h. 23 – NB

Dans une Espagne fantasque, baroque, intemporelle, où se déroule un carnaval effréné, au milieu d’une débauche de masques et de serpentins, le jeune Antonio Galvan, qui complote contre le régime, tombe amoureux de la belle Concha Perez, chanteuse de cabaret, séductrice vénale et femme fatale. Son ami Don Pasqual, également amoureux d’elle, le met en garde contre cette femme qui est un véritable démon, responsable de la perte de plusieurs hommes (dont lui-même). Rien n’y fait, les deux rivaux se battent en duel. Don Pasqual est blessé, Antonio arrêté. Concha semble décidée à suivre son nouvel amant. Elle lui procure un passeport qui lui permettra de quitter l’Espagne mais l’abandonne à la dernière minute.

Le dernier film du tandem Sternberg / Dietrich. Mais aussi l’un des derniers de la période dite Pré-code, avant que les studios ne donnent pour de bon les pleins pouvoirs à Hays. La fascination qu’exerce l’incarnation du désir, Concha Perez, sur deux hommes littéralement possédés. Une histoire d’amour passionnelle basée sur des rapports sentimentaux sadomasochistes. Le tout dans un cadre carnavalesque surchargé où les décors démesurément baroques procèdent d’un érotisme tout entier dévoué à la femme. La femme fatale. Marlène Dietrich. Curieusement, ce qui dérange l’Office Hays est moins cet érotisme omniprésent que le fait que l’homme se soumette de lui-même à la femme. Pourtant, c’est le gouvernement espagnol qui aura porté le plus préjudice au film (l’action se déroule dans une Espagne complètement fantasmée par Sternberg), y voyant une atteinte à son image et exigeant de la Paramount la destruction du négatif. C’est aussi ce qui en fit une légende.

(Texte : Cinémathèque de Toulouse)

Réalisation :Josef von Sternberg
Scénario :John Dos Pasos, Sam Winston, d’après Pierre Louys
Photographie :Lucien Ballard, Josef von Sternberg
Musique :Ralph Rainger, Andres Sebaro
Production :Paramount
Interprètes :Marlene Dietrich, Lionel Atwill, Cesar Romero, Edward Everett Horton