Jamón, Jamón – Espagne – 1992 – 1 h. 34 – Couleurs
Les relations tumultueuses entre la prostituée (Anna Galiena) qui dirige un restau-routier et la propriétaire (Stefania Sandrelli) d’une fabrique de sous-vêtements masculins à travers les amours de leurs rejetons respectifs, l’exubérante Sylvia (Penélope Cruz) et un anodin fils à papa (Jordi Molla) entre lesquels s’interpose un impétueux vendeur de jambon (Javier Bardem) qui veut devenir torero.
Un vrai drame rural dans les paysages des Monegros.
Si l’on veut faire l’expérience des «espagnolades» c’est ce film qu’il faut voir car Bigas Luna accumule en un temps record le nombre le plus impressionnant d’idées reçues sur l’Espagne. Mais dans des images superbement ciselées qui nous interrogent sur le but du cinéaste quand, par exemple, il filme en majesté cette forme découpée de «toro» que tout le monde a aperçu sur une colline.
Les sentiments des personnages et leurs histoires ne sont pas moins stylisés. Certains n’y verront qu’une caricature mais cette iconoclastie de Bigas Luna n’est-elle pas destinée à faire surgir une autre vérité que celle qui est souvent occultée quand on évoque l’Espagne ?
Henri Talvat
Réalisation : | Bigas Luna |
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Scénario : | Bigas Luna, Cuca Canals |
Photographie : | Jose Luis Alcaïne |
Musique : | Nicola Piovani |
Production : | Lola films |
Interprètes : | Stefania Sandrelli, Anna Galiena, Javier Bardem, Penélope Cruz, Juan Diego, Jordi Molla |