02/02/2017 – Rosemary’s baby

Rosemary’s baby – USA – 1968 – 2 h. 15 – Couleurs

New York : un couple s’installe dans un appartement et découvre à la fois la sinistre réputation de l’immeuble et ses plus proches voisins. Rapidement, au contraire de son mari Guy, Rosemary se sent oppressée par la présence et les attentions envahissantes du vieux couple. Cauchemars, hallucinations, malaises et angoisses accompagnent l’étrange grossesse de Rosemary.
Seule suite au décès subit d’un vieil ami soupçonneux à l’égard de ce voisinage, Rosemary va affronter une «réalité fantastique».

Dans ce premier film américain en studio pour la prestigieuse Paramount, Roman Polanski met en scène une grossesse monstrueuse dans un lieu imprégné d’occultisme : terrifiante mise en abyme d’un corps étranger invasif dans un espace physique (New York) humain (Rosemary) et mental (le spectateur).
Au terme d’un suspense psychologique rarement égalé renforcé par son travail sur le hors champ, Roman Polanski innove dans la forme et bouscule les codes du film «d’horreur» en présentant le mal caché dans une réalité familière, sans effets spéciaux. Cet environnement apparemment banal diffuse un sentiment de malaise qui oblige le spectateur à s’interroger sur le monde qui l’entoure au quotidien…
Quant au mythe de la maternité où la naissance d’un nouvel être est porteuse de toutes les meilleures espérances, Roman Polanski le dynamite par l’acceptation de Rosemary devenue une figure inversée de la Vierge, mère de Celui qui mène le monde à sa perte.

Mireille Aldié

Réalisation :Roman Polanski
Scénario :Roman Polanski d’après le roman d’Ira Levin
Photographie :William A. Fraker
Musique :Krzysztof Komeda
Montage :Sam O’ Steen et Bob Wyman
Production :William Castle
Interprètes :Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon, Sydney Blackmer, Maurice Evans, Ralph Bellamy