La Mort aux trousses (North by Northwest) – USA – 1959 – 2 h. 16 – Couleurs
Le publicitaire Roger O. Thornhill est pris pas hasard et par erreur pour Kaplan, un agent du contre-espionnage américain. Kidnappé par des espions, il ne peut donner les informations qu’il ne connaît pas lui même ! Accusé de meurtre, il doit fuir la police et les espions qui sont à ses trousses tout en menant son enquête sur ce mystérieux Kaplan.
Plus on regarde la réalité, moins on la comprend. Cette maxime correspond bien aux personnages d’Hitchcock. Ces héros qui regardent le monde qui les entoure et qui à force de l’observer y voient autre chose comme Henri Fonda dans Le Faux coupable, James Stewart dans Fenêtre sur cour évidemment ou dans Sueurs Froides.
Pour ce 50ème film le Maître retrouve Cary Grant, et atteint sans doute une forme de perfection de son propre style. Il déjoue les clichés des films d’espionnage sombres et urbains pour nous proposer un voyage vers le Nord en passant par le Nord-Ouest. Ce qui n’a aucun sens ! Ne cherchant plus aucune vraisemblance (ce qu’il tenta avec le Faux coupable), il bascule alors dans l’abstraction, qui lui permet de créer des scènes qui resteront à jamais dans nos mémoires : la fuite de l’ONU, le wagon-restaurant, un avion sulfateur, le Mont Rushmore avec une maison de Frank Lloyd Wright à son sommet. Il nous offre ce plaisir si particulier de reconnaître avec beaucoup d’humour une scène de douche ou encore un personnage de mère envahissante pour notre héros (ce film précède Psychose) car, comme chaque protagoniste du film, nous cherchons à interpréter ce que nous voyons.
Jean Aubert
Réalisation : | Alfred Hitchcock |
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Scénario : | Ernest Lehman |
Musique : | Bernard Herrmann |
Photographie : | Robert Burks |
Interprètes : | Cary Grant, Eva Marie-Saint, James Mason, Martin Landau |