03/02/2011 – Lady Jane

Lady Jane – France – 2007 – 1 h. 42 – Couleurs

Dans leur jeunesse, Muriel, François et René jouaient aux Robins des bois à Marseille, distribuant leurs butins dans les quartiers populaires. Aujourd’hui, Muriel élève seule son fils, Martin, et tient une boutique de luxe. Un jour, Martin est enlevé. Pour payer la rançon demandée par le ravisseur, Muriel se tourne vers François et René, qu’elle n’a pas vus depuis une vingtaine d’années. René dirige une boîte de nuit et François, marié, a monté un commerce de bateaux. Pour récupérer l’argent nécessaire, François arnaque des clients trafiquants. René et lui accompagnent Muriel au rendez-vous, à la gare, où ils ne trouvent personne…

Si l’une des marques de l’aura d’un cinéaste est de savoir se renouveler sans pourtant dévier d’une ligne qu’il s’est fixée, alors Robert Guédiguian penche du côté du talent. Il est clair que Lady Jane distille une petite musique qui nous est familière, ne serait ce que parce que ses trois comédiens, Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan forment le noyau dure de la troupe du cinéaste. Nous enchante également cette façon de filmer Marseille dont film après film, Guédiguian se veut l’avocat inquiet mais chaleureux. Enfin Lady Jane n’est pas sans revenir une nouvelle foi sur l’engagement de l’auteur, dont le cinéma oscille en permanence entre l’affirmation de la nécessité de la lutte politique et la reconnaissance de la vanité du résultat. A lire Lady Jane entre les lignes, ou à le voir entre les images, on se doit de constater un vrai désarroi, le cinéaste partageant la gueule de bois idéologique de ses personnages. Car le film balance entre un passé riche en promesses, les bouillonnantes années soixante, et un présent bien décevant.

Avant Scène cinéma n° 568

Réalisation :Robert Guédiguian
Photographie :Pierre Milon
Scénario :Robert Guédiguian et Jean-Louis Milesi
Production :Robert Guédiguian
Interprètes :A. Ascaride, J.P. Darroussin, G. Meylan, Y. Tregouët, F. Bonnal, P. Roberts