La Cousine Angélique (La prima Angélica) – Espagne – 1974 – 1 h. 45 – Couleurs
Afin d’inhumer le corps de sa mère dans le tombeau familial vingt ans après son décès, Luis revient dans la ville de son enfance. Trente ans plus tôt, ses parents, républicains, restaient à Madrid, alors qu’ils avaient mis Luis à l’abri des événements de la Guerre Civile auprès de sa famille maternelle, favorable au soulèvement nationaliste. La guerre était toutefois pour le jeune Luis une simple toile de fond, plutôt attentif à sa cousine Angélique.
La Guerre Civile occupe toujours une place importante dans les films de Carlos Saura – le cinéaste l’ayant vécue enfant – et La Cousine Angélique, seule œuvre qui se déroule en partie en temps de guerre, a valeur autobiographique. C’est l’histoire d’un homme qui se souvient de son enfance en retraversant, adulte, les espaces de son passé. Chacun d’eux est investi d’une dimension émotionnelle. Pratiqué dans le passé, chaque espace traversé éveille la mémoire, les émotions et les sens du personnage quand il y retourne. Sa mémoire y projette des représentations, parfois des déformations. Carlos Saura, en faisant interpréter aux acteurs à la fois un rôle du passé et un rôle du présent, filme en vision subjective les réalités de Luis. La Cousine Angélique est un film sur la mémoire et un voyage dans le temps : c’est le retour du personnage aux espaces de son passé qui provoque l’anamnèse.
Paul Lhiabastres
Réalisation : | Carlos Saura |
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Scénario : | Rafael Azcona, Carlos Saura |
Photographie : | Luis Cuadrado Encinar |
Montage : | Pablo G. del Amo |
Musique : | Luis de Pablo |
Décors : | Elisa Ruiz |
Production : | Elías Querejeta |
Interprètes : | José Luis López Vàsquez, Lina Canalejas, Fernando Delgado, Lola Cardona, Maria Clara Fernández de Loaysa |