Pour l’exemple (King & Country) – Grande-Bretagne – 1964 – 1 h. 30 -NB
1917, le secteur des Flandres est tenu par les anglais. Le jeune soldat Hamp a essayé de déserter et la cour martiale se prépare. Le capitaine Heargreaves va essayer de comprendre les motivations de ce prolétaire, bon soldat, engagé volontaire pour fuir une belle-mère abusive. S’il a voulu échapper au bruit du canon et à la tuerie généralisée (il est le seul survivant de sa compagnie) c’est que ses nerfs étaient à bout. Il n’empêche : il sera fusillé, pour l’Exemple.
Le film débute par un long panoramique sur un de ces majestueux monuments aux morts de la guerre de 14-18 et se termine par la vision d’un cadavre dissous par la boue. On ne peut pas mieux définir la difficulté de reconstituer cette immense boucherie qui devait être la dernière. Tout a disparu et dans la zone où se passe le film les charniers ont été retournés mille fois par les bombardements. Quelle accroche reste-il alors ?
Comme S. Kubrick dans Les sentiers de la gloire (réalisé en 1957, mais interdit jusqu’en 1975), Joseph Losey nous propose de réfléchir autrement à cette guerre de classes et à la rigueur absolue de la logique d’extermination. L’enquête menée par le capitaine, lui-même membre de la classe dirigeante, est impitoyable pour les hauts responsables de ces horreurs de la guerre. Nul doute que pour ce pauvre bougre la seule solution était de tourner les talons et de fuir le front.
Henri Talvat
| Réalisation : | Joseph Losey |
|---|---|
| Scénario : | James L. Hodson et Evan Jones |
| Musique : | Larry Adler |
| Photographie : | Dennis Loop |
| Montage : | Reginald Mills |
| Décors : | Peter Mullins |
| Production : | Norman Priggen, Joseph Losey |
| Interprètes : | Dirk Bogarde – Tom Courtenay – Leo Mc Kern |