L’Épouvantail (Scarecrow) – USA – 1973 – 1 h. 52 – Couleurs
Max le géant qui porte bien son nom et Lion, le petit, se rencontrent au bord d’une route. L’un et l’autre tentent en vain de faire de l’auto-stop. Max sort de prison pour braquage, son seul but est de monter une affaire de lavage de voitures à Pittsburgh. Lion se dirige vers Detroit et veut revoir sa compagne qu’il a abandonné 5 ans plus tôt en s’engageant dans la marine et enfin connaître son enfant.
Nos deux marginaux vont se lier d’amitié et faire route commune. Celle-ci est poussiéreuse et aléatoire, car elle va au gré des personnes qui les prennent en chemin. Chaque étape est l’occasion de découvrir de nouveaux visages de l’Amérique mais aussi de rapprocher nos héros.
Palme d’or du Festival de Cannes en 1973, l’Épouvantail est le troisième film de Jerry Schatzberg. Al Pacino et Gene Hackman incarnent avec une force troublante ces deux personnages que tout semble opposer.
De part et d’autre de la route tout d’abord puis ensemble avec un objectif commun, ils nous emportent dans un road movie où les héros n’ont ni voiture ni moto. Il est curieux de noter que nous nous dirigeons vers l’Est (Denver), comme pour mieux nous renvoyer l’image des laissés pour compte des westerns. Schatzberg participe à cette renaissance du cinéma américain des années 1970, mais il la situe loin des grandes villes ou des grands axes. Et s’il fait confiance au génie de ses comédiens, il sait mettre en place et utiliser tout un jeu de symboles tout au long de cette route.
Jean Aubert
Réalisation : | Jerry Schatzberg |
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Scénario : | Garry Michael White |
Musique : | Fred Myrow |
Montage : | Evan Lottman |
Production : | Robert M. Sherman (Warner Bros) |
Interprètes : | Gene Hackman , Al Pacino, Penelope Allen, Dorothy Tristan, Ann Wedgeworth, Richard Lynch |