Hiroshima mon amour – France, Japon – 1959 – 1 h. 30 – NB
Venue à Hiroshima tourner un film sur la paix en 1959, une comédienne française rencontre un Japonais qui vit là. Tous deux sont mariés dans leurs pays respectifs, et cet amour de rencontre est censé finir à son départ en France. À cet inconnu, elle confie un secret : son amour de jeunesse pour un soldat allemand tué à la Libération, et la détresse et la honte qui s’ensuivirent. Pour cette femme, il est « impossible de partir, mais plus impossible encore de rester ».
Avec Hiroshima mon amour, j’ai eu la sensation de n’avoir jamais vu cela au cinéma, j’en tremblais. Resnais a fait avec ce film un peu comme Picasso avec Les Demoiselles d’Avignon. Il y avait là un objet cinématographique qui rendait tout le reste classique. Il y avait une réelle nouveauté qui m’avait à l’époque complètement électrisé.
Cette réflexion sur l’histoire, le fait de mêler l’intime, qui d’ailleurs à l’époque avait beaucoup choqué, l’individuel au collectif, l’histoire et le destin individuel, dans un style absolument soufflant de fluidité m’a complètement bouleversé. J’ai eu l’impression qu’on ne faisait plus du cinéma de la même façon.
Michel Ciment
Réalisation : | Alain Resnais |
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Scénario : | Marguerite Duras |
Photographie : | Michio Takahashi, Sacha Vierny |
Musique : | Georges Delerue et Giovanni Fusco |
Montage : | Henri Colpi et Jasmine Chasney |
Production : | Argos Films |
Interprètes : | Emmanuelle Riva, Eiji Okada, Bernard Fresson, Stella Dassas Pierre Barbaud |