La Soif du mal (Touch of evil) – USA – 1958 – 1 h. 35 – NB
Le policier mexicain Vargas (Charlton Heston) se retrouve à enquêter sur un délit commis à la frontière avec les États-Unis. Il doit s’affronter aux méthodes peu orthodoxes de son collègue américain Quinlan (Orson Welles) qui peut aller jusqu’à faire enlever sa femme (Janet Leigh) pour se débarrasser de lui. Mais les apparences sont parfois trompeuses.
En 1947 avec « La Dame de Shangaï » Orson Welles avait déjà entrepris de subvertir le genre du film noir. Dix ans plus tard, pour sa dernière tentative à Hollywood, il récidive en pire dans la noirceur et la boursouflure à l’image du personnage corrompu qu’il interprète avec maestria. La mise en scène en fait un chef d’œuvre, comme ce plan séquence qui commence le film (du dépôt de la bombe à son explosion) ou celui de la perquisition chez un suspect.
Au montage, la production amputera le film d’éléments essentiels qui limitent sa dimension morale. Malgré cela, c’est une œuvre monumentale où l’ambiguïté du bien et du mal trouve une analogie dans la violente déformation de l’espace, dans l’opposition exacerbée entre l’ombre et la lumière, dans le rythme déconcertant du montage.
Henri Talvat
Réalisation : | Orson Welles |
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Scénario : | Orson Welles d’après le roman de Whit Masterson « Badge of Evil » |
Musique : | H. Mancini |
Photographie : | R. Merry |
Montage : | E. Curtis, E. Nims, A. Clatworthy |
Son : | L. Carey, F. Wilkinson |
Production : | Zugsmith pour Universal International |
Interprètes : | Orson Welles, Charlton Heston, J. Calleja, J. Leigh, Akim Tamiroff, Marlène Dietrich |