Désert Rouge (Il Deserto rosso) – Italie – 1964 – 1 h. 55 – Couleurs
Giuliana, mariée à un industriel et mère d’un petit garçon, est sujette à de fréquentes crises d’angoisse. Elle erre dans la triste banlieue industrielle de Ravenne tout en essayant de donner sens au monde qui l’entoure. Elle recherche le réconfort auprès d’un ami de son mari venu recruter de la main d’œuvre pour fonder une usine en Patagonie.
« Le Désert rouge » est le premier film en couleurs de Michelangelo Antonioni. Le cinéaste a accordé un soin particulier à cet aspect du film, allant jusqu’à repeindre non seulement l’usine qui sert de décor,mais aussi des éléments naturels, tels que l’herbe. « Je veux peindre la pellicule comme on peint une toile ; inventer des relations entre les couleurs et non me contenter de photographier les couleurs naturelles ». Mais, plus qu’un effet stylistique, la peinture est un véritable thème du film. D’ailleurs le premier titre qu’Antonioni donne à son film est « Celeste e verde » (Bleu et vert). Le réalisateur s’amuse avec les codes cinématographiques traditionnels. Il ne respecte pas les codes du montage hollywoodien dans lequel le montage est invisible. Ici, le montage est visible, fragmenté et ne sert pas forcément l’intrigue. Antonioni enregistre un paysage urbain aussi sinistré que le mental de son héroïne, et la contamination qui s’opère entre les deux.
Nima Rafighi
Réalisation : | Michelangelo Antonioni |
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Scénario : | M. Antonioni, Tonino Guerra |
Photographie : | Carlo Di Palma |
Décors : | Piero Poletto |
Musique : | Giovanni Fusco, Vittorio Gelmetti |
Montage : | Eraldo Da Roma |
Interprètes : | Monica Vitti, Richard Harris, Carlo Chionetti |