Morgan – A Suitable Case for treatment – UK – 1966 – 1 h. 37 – NB
Morgan, (superbement interprété par David Warner) est un jeune peintre désargenté qui n’a plus d’inspiration et dont le mariage part en capilotade. Léonie, sa femme (la merveilleuse Vanessa Redgrave) déçue par son comportement enfantin veut divorcer et épouser un galériste, Charles. Pour cela, elle paye à Morgan un voyage en Grèce, mais il revient plus tôt que prévu, bien décidé à reconquérir le cœur de Léonie. Il imagine toute une variété de harcèlements qui ne la laissent pas indifférente. En attendant, Morgan vit dans sa voiture tapissée de portraits des hérauts du communisme : Lénine, Marx, Trotski. Le dénouement est un hommage à King-Kong.
C’est le troisième long métrage de Karel Reisz, d’origine tchèque, l’un des cofondateurs du Free Cinema, réalisateur en 1960 de Samedi soir, dimanche matin, un chef-d’œuvre du drame social et naturaliste. Morgan est plutôt une comédie absurde dont on doit le scénario à David Mercer qui travaillera plus tard pour Alain Resnais sur Providence.
Morgan est un doux dingue resté dans l’enfance, amoureux des animaux et du cinéma qui se prend pour un gorille ou pour Tarzan, ou pour une figure du communisme comme Karl Marx, adulé par sa mère. Car c’est un prolétaire en butte à la bourgeoisie à laquelle appartient Léonie. C’est un film plein de mouvements qui se distingue des autres films du Swinging London comme The Knack ou Billy Liar.
Comédie parfois burlesque aux limites de l’absurde et du fantastique au rythme des fantasmes de son personnage central, Morgan a connu un grand succès critique et public.
Henri Talvat
Réalisation : | Karel Reisz |
---|---|
Scénario : | David Mercer |
Musique : | John Dankworth |
Photographie : | Larry Pizer |
Montage : | Tom Priestley |
Costumes : | Jocelyn Rickards |
Production : | Leon Clore, pour British Lion Film Corporation |
Interprètes : | David Warner, Vanessa Redgrave, Robert Stephens, Bernard Bresslaw, Graham Crowden, Irene Handl |