08/01/2009 – La fille à la valise

La fille à la valise – Italie – 1961 – 2 h. – NB

Aïda, une fille-mère qui chante pour gagner sa vie, fait la connaissance de Lorenzo, un doux jeune homme de bonne famille qui s’éprend d’elle. La famille contraint Aïda à rompre, mais Lorenzo la rejoint. Il passe avec elle une nuit sur la plage. À l’aube ils se séparent, Aïda retournant à sa solitude.

Chaotique et écourtée,la carrière de Valerio Zurlini ne compte tout au plus que huit films, exception faite de ses documentaires. Malgré la renommée de La Fille à la valise, de Journal intime avec Marcello Mastroianni et,dans une moindre mesure,du désabusé. Le Professeur avec Alain Delon, il est pratiquement impossible de voir certaines de ses œuvres, curieuses et hors normes, comme Black Jesus (1968), un film de genre interprété par le comédien américain Woody Strode.

Pourtant La Fille à la valise témoigne déjà d’une volonté de ne pas suivre le chemin tout tracé d’un cinéma italien conjuguant pourtant à merveille formes savantes (le graphisme, l’ellipse) et formes populaires (l’assise sociale et le regard photogénique sur l’Italie contemporaine, comme chez Dino Risi). Curieusement construit, le film déjoue les règles narratives, n’hésitant pas à faire disparaître l’un des personnages principaux (Jacques Perrin) pendant un bon quart du film, pour le faire ressurgir, telle l’apparition d’un ange auquel sa gentillesse immaculée l’associe plus d’une fois.

Plusieurs fins successives dénotent aussi chez Zurlini un talent unique mais contrarié, qui aura de plus en plus de mal à s’exprimer avec les années (le cinéaste se suicidera en 1982,après six ans d’inactivité). Mélo,chronique sociale, comédie douce-amère et film psychologique s’entremêlent ici dans une vision esthétique, sublimée par une plasticité très inspirée.

Arte

Réalisation :Valerio Zurlini
Scénario :Valerio Zurlini, Benvenuti, De Bernardi
Photographie :Tino Santoni
Musique :Mario Nascimbene
Production :Titanus
Interprètes :Claudia Cardinale, Jacques Perrin, Romolo Valli