08/01/2015 – La Dolce Vita

La Dolce Vita – Italie / France – 1960 – 2 h. 52 – NB

Le journaliste Marcello Rubini spécialisé dans les potins mondains et son « paparazzo » Tiziano entament leur tournée qui va les mener dans tous les lieux interlopes de la Rome des années 1960. De bars, restaurants, églises, palais sans oublier le Vatican, cette errance aboutit à la fontaine de Trevi où la pulpeuse Anita/Sylvia cherche son chat. Une ultime nuit orgiaque nous mène au bord de la mer où les pêcheurs ont ramené un poisson monstrueux.

La dolce vita est une double rupture, pour Fellini et pour le cinéma italien.
C’est le reflet impitoyable d’une société en pleine destruction interne. Un pourrissement qui exclut toute certitude. Corrompu, hypocrite, débauché, grimaçant, ce monde hésite avant de s’écrouler sur lui-même.
Jamais depuis le néoréalisme, le cinéma italien n’avait été aussi rigoureux. L’Eglise catholique ne s’y trompa pas puisqu’elle condamna le film et menaça tous ceux qui allaient le voir d’excommunication.
Formellement, Fellini se libère de la forme ancienne et entame une construction par grandes séquences autonomes qui va prévaloir dans le reste de son œuvre.
La dolce vita libère l’imaginaire de Fellini et lui ouvre les portes de l’onirisme et de la psychanalyse. Il conquiert une nouvelle liberté qui va se manifester en tout genre jusqu’au doute sur la création.
Ce film a reçu la Palme d’Or à Cannes en 1960.

Henri Talvat

Réalisation :Federico Fellini
Scénario :Federico Fellini, Tullio Pinelli, Ennio Flaiano, Brunello Rondi
Photographie :Otello Martelli
Musique :Nino Rota, Adriano Celentano
Montage :Leo Cattozzo
Décors :Piero Gherardi
Production :Giuseppe Amato, Angelo Rizzoli
Interprètes :Marcello Mastroianni, Anouk Aimée, Anita Ekberg, Yvonne Furneaux, Alain Cuny, Magali Noèl, Nadia Grey