Baby doll – USA – 1956 – 1 h. 54 – NB
Archie Lee Meighan, aristocrate ruiné, vit avec sa femme enfant Baby Doll dans les restes de sa vaste demeure. Si le mariage est effectif, il n’est pas encore consommé car Archie patiente jusqu’à la vingtième année de sa jeune épouse. Un jour, il présente à Baby Doll son ‘ami’ Silva Vaccaro, un Sicilien de belle prestance. Silva est en fait venu se renseigner sur Archie, qu’il soupçonne d’être un incendiaire et pour se venger de lui le cas échéant. Pour parvenir à ses fins, il courtise Baby Doll.
Le triomphe de l’ambiguïté. Kazan montre dans ce film son amour pour un certain sud en adaptant Tennessee Williams, qui a fui cette région intolérante pour cause d’homosexualité. Il ne parle que de sexe mais fait l’impasse sur la séquence clé de l’œuvre, celle où Silva fait vivre à Baby Doll sa première nuit d’amour. Kazan a su à de nombreuses reprises capter le désir, notamment féminin. Dans Baby Doll, cette représentation va provoquer la fronde des censeurs et de l’église. Aux États-Unis, le Time Magazine déclarait même : « fort probablement le film le plus obscène jamais diffusé légalement. »
Pourtant, le film ne comporte aucune scène de sexe et quasiment aucune nudité. Ceci ne l’empêcha pas de faire scandale, tant Kazan était arrivé à contourner subtilement les exigences de la censure. Tout réside ici dans l’art de la suggestion et le réalisateur le maîtrise comme nul autre. Interprétée avec une sincérité douloureuse par Carroll Baker, Baby Doll, comme plus tard Lolita, a laissé des traces indélébiles dans l’inconscient collectif masculin.
Réalisation : | Elia Kazan |
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Scénario : | Tennessee Williams, Elia Kazan, d’après l’œuvre de Tennessee Williams |
Photographie : | Boris Kaufman |
Musique : | Kenyon Hopkins |
Montage : | Gene Milford |
Interprètes : | Karl Malden, Carroll Baker, Eli Wallach |