Le procès (The Trial) – Allemagne, France, Italie – 1962 – 2 h. – NB
Un matin, Joseph K, citoyen sans histoires, est réveillé par des policiers qui lui annoncent son arrestation. Peu à peu convaincu qu’il est victime d’un complot, il décide d’enquêter afin de comprendre ce pourquoi on l’accuse. Il se perd alors dans les méandres d’une justice dont il ne comprend pas les règles…
Le Procès est le seul film, avec Citizen Kane, que Welles ait pu maîtriser de sa conception au montage final. C’est également, selon lui, son film le plus personnel, celui qui trouve le plus de résonance avec sa vie intime. « Je voulais peindre un cauchemar très actuel, un film sur la police, la bureaucratie, la puissance totalitaire de l’Appareil, l’oppression de l’individu dans la société moderne. » Welles signe ici une oeuvre très visuelle, où les décors démesurés semblent écraser les personnages, qui se perdent dans un univers labyrinthique et absurde. La mise en scène baroque, surchargée et très allégorique, presque étouffante traduit avec brio l’enfoncement de Joseph K dans un cauchemar sans issu, souligné par l’obsédant « adagio d’Albinoni », thème musical omniprésent dans le film. Bientôt, plus rien n’a de sens, mais n’avons-nous pas été prévenu, au début du film? « Cette histoire est contée dans un roman intitulé Le procès. On dit que sa logique est celle d’un rêve… ou d’un cauchemar. »
Elsa Toro
Réalisation : | Orson Welles |
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Scénario : | Orson Welles d’après le roman de Franz Kafka |
Photographie : | Edmond Richard |
Musique : | Jean Ledrut, l’adagio dit d’Albinoni de Remo Giazotto |
Décors : | Jean Mandaroux |
Interprètes : | Orson Welles, Jeanne Moreau, Elsa Martinelli |