Une question de vie ou de mort (A matter of life and death) – UK – 1946 – 1 h. 44 – Technicolor
Quelques jours avant la fin de la deuxième guerre mondiale, le chef d’escadrille Peter Carter annonce à la tour de contrôle que son avion est en flamme, qu’il va sauter dans le vide et que ce sont à coup sûr ses dernières paroles. Son interlocutrice, une jeune américaine, June, est bouleversée et échange avec lui des propos poignants. Contre toute attente, Peter se retrouve sur une grève où il aperçoit, filant sur son vélo, la jeune fille. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre. Mais un envoyé céleste se présente à Peter car celui-ci devrait être arrivé dans l’autre monde : il y a eu une erreur, due au brouillard. Le jeune homme proteste : c’est trop tard, il est amoureux et veut rester sur terre. Un tribunal est organisé dans l’autremonde pour décider du sort de Peter, tandis que, sur terre, un chirurgien pratique une opération du cerveau sur le jeune homme, qu’il juge victime d’hallucinations.
Réalisé à la demande, en 1945, du ministère de l’Information britannique pour améliorer les relations devenues tendues avec les États-Unis après la seconde guerre mondiale, le film, ironiquement, joue précisément sur l’opposition Grande-Bretagne/USA. Au cours du procès, chaque nation, d’ailleurs, va donner son point de vue. Toujours ironiquement, le réalisateur et son scénariste opposent une vie terrestre riche en couleurs et pleine d’imprévues à un au-delà monochrome et à l’architecture vaguement totalitariste, la vie à la mort…
Au lieu de faire simplement une apologie niaise de l’amitié entre deux peuples, le film est une fantaisie pleine de poésie, d’humour et de lyrisme, appuyée sur l’observation de la vie quotidienne. Néanmoins, derrière l’originalité du propos, se dessine une morale : seule l’étincelle du coup de foudre peut réunir les individus. Parmi tous les films qu’il a réalisé, « Une question de vie ou de mort » est le préféré de Michael Powell.
Réalisation : | Michael Powell et Emeric Pressburger |
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Scénario : | Michael Powell et Emeric Pressburger |
Photographie : | Jack Cardiff |
Musique : | Allan Gray |
Décors : | Alfred Junge |
Interprètes : | David Niven, Kim Hunter, Roger Livesey, Raymond Massey, Marius Goring, Kathleen Byron, Richard Attenborough |