Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire) – USA – 1951 – 2 h. 05 – NB
Blanche, au passé apparemment bien chargé qu’elle traîne avec elle dans ses valises, s’installe à La Nouvelle Orléans chez sa sœur Stella, mariée et enceinte. Le couple vit dans un deux-pièces envahi continûment par les bruyants compagnons de jeu et de beuverie de son mari, Stanley. Ce lieu-clos ne sera, tout au long du film, que cris, hystéries, hurlements, bagarres. À la fin, Stanley et Blanche se retrouvent seuls dans l’appartement ; pas pour le meilleur.
Première des trois rencontres Kazan-Brando au cinéma. Considérés – chacun dans son domaine – comme le meilleur produit de l’Actor’s Studio, ils avaient déjà travaillé sur la pièce à Broadway pendant trois ans et huit cent cinquante-cinq représentations. L’adaptation au cinéma n’a pas satisfait tout le monde ; « théâtre filmé » ont pu écrire certains. Il est vrai que cette adaptation reprend non seulement l’intégralité de la distribution (à l’exception de Jessica Tandy remplacée par Vivien Leigh) mais aussi les décors. Décors dont nous ne sortirons que pour trois courtes scènes, Kazan nous disant par-là que, si c’est possible, ce n’est pas toujours pertinent. Mais sa réalisation, notamment quand il rassemble dans un même plan une bonne demi-douzaine de personnages (éclairage, profondeur de champ, transparence), nous émerveille. Et quand Brando, seul dans la cour, appelle sa femme, il défend et illustre, par son attitude corporelle, par sa gestuelle, par sa diction toutes les théories et toutes les pratiques élaborées par les penseurs de l’Actor’s Studio.
Maurice Roméjon
Réalisation : | Elia Kazan |
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Scénario : | Oscar Saul et Tennessee Williams d’après sa pièce de théâtre |
Photographie : | Harry Stradling Sr. |
Musique : | Alex North |
Montage : | David Weisbart |
Décors : | Richard Day |
Production : | Charles K. Feldman pour Warner Bros. Pictures |
Interprètes : | Vivien Leigh, Marlon Brando, Kim Hunter, Karl Malden |