La Terre éphémère (Siminis kundzuli) – Géorgie – 2014 – 1 h. 40 – Couleurs
Sur le fleuve Inguri, frontière naturelle entre la Géorgie et l’Abkhazie lieu de conflits permanents, naissent lors des crues du fleuve au printemps des bandes de terre fertile véritable aubaine pour les agriculteurs pauvres de ces régions. Un vieil Abkhaze et sa petite fille s’y installent le temps d’une saison pour cultiver le maïs et vont se trouver incidemment confrontés à une bande de soldats à la recherche d’un fuyard.
Éphémère, cette terre ne dure que peu de temps, il faut donc accomplir toutes les tâches nécessaires à la vie sur place et à la récolte du maïs. Pourtant le rythme du film est lent comme le passage des saisons, il ne se mesure pas il s’écoule, sauf lors du cours épisode des poursuites du fuyard où tout d’un coup il s’accélère pendant de brefs instants. Le géorgien George Ovashvili rend ici un hommage à la nature qu’il ne se lasse pas de nous faire contempler dans un silence que ne trouble presque aucun dialogue, un film envoutant, fascinant mais implacable dans son dénouement : nous assistons à la création d’un monde, à sa perturbation et à sa disparition presque magique.
Benoîte Pitiot
Réalisation : | George Ovashvili |
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Scénario : | George Ovashvili, Roelof-Jan Minneboo et Nugzar Shataidze |
Photographie : | Elemér Ragalyi |
Musique : | Iosif Bardanashvili |
Production : | Nino Devdariani – Eike Goreczka – Guillaume de Seille – Karla Stojakova et Sain Gabdullin |
Interprètes : | Ilyas Salman, Mariam Buturishvili, Irakli Samushia, Tamer Levent |