L’homme qui tua Liberty Valance – USA – 1962 – 2 h. – NB
Le sénateur Ramson Stoddard (James Stewart) et sa femme Halie (Vera Miles) reviennent à Shibonne, la petite ville de l’Ouest où ils se sont connus, pour assister à l’enterrement de Tom Doniphon. Les journalistes locaux pressent et interrogent le grand homme sur sa venue dans la petite ville pour les obsèques d’un cow-boy miséreux et inconnu. La structure en flash-back du film se met alors en place…
Ce film étrange, mal perçu à sa sortie en 1962, est aujourd’hui l’un des plus (re)connus de Ford. Pas de grands espaces, pas de couleurs, un tournage entièrement en studio, un dépouillement d’autant plus spectaculaire que l’ambition y est immense, rien moins que méditer sur le mythe et la réalité, l’histoire et la légende, le passage à l’époque moderne. Le récit tourne autour d’une figure triangulaire, celle constituée par Ransom Stoddard (James Stewart), jeune avocat sans le sou destiné à apporter la loi et l’ordre dans un Ouest régi par la loi du plus fort, le cow-boy Tom Doniphon (John Wayne) et Liberty Valance (LeeMarvin), une brute qui terrorise la région. Et c’est la mort de ce dernier qui va, symboliquement, ouvrir une nouvelle époque. Comment ce qui s’est désigné comme la civilisation a succédé au chaos originel ? Sur quoi repose le contrat social qui a construit les sociétés modernes ?
Comment est-on passé du XIXe au XXe siècle ? Tout cela constitue les interrogations du film.
Jean-François Rauger – Le Monde
Réalisation : | John Ford |
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Scénario : | James Warner Bellah et Willis Goldbeck d’après la nouvelle de Dorothy M. Johnson |
Photographie : | William H. Clothier |
Musique : | Cyril J. Mockridge |
Interprètes : | James Stewart, John Wayne, Lee Marvin, Woody Stroode, Vera Miles, Edmond O’Brien, Andy Devine, John Carradine |