Atame ! – Espagne – 1989 – 1 h. 50 – Couleurs
Jugé apte à sa réinsertion dans le monde normal, Ricki, vingt-trois ans, orphelin et petit délinquant, sort de l’hôpital psychiatrique. Il veut retrouver Marina, actrice de porno, en train de tourner un film d’horreur avec Maximo Espejo, cinéaste hémiplégique amoureux fou d’elle. Ricki arrive dans les studios et vole les clefs de Marina, au milieu de l’équipe survoltée qui tourne la dernière scène du film. Le soir, tous doivent se retrouver pour dîner. Marina, en proie à une rage de dent, rentre chez elle pour se reposer et se changer. Ricki l’y attendait et lui déclare son désir de fonder un foyer avec elle. Quand il se heurte au refus de Marina, il la séquestre. Alors qu’on fête la fin du tournage, Maximo s’impatiente et Lola, assistante d’Espejo et soeur de Marina, s’inquiète de l’absence de cette dernière.
Attache-moi est probablement le film le plus lumineux, positif et joyeux de Alomodóvar. Comme La Loi du désir, il se passe dans le milieu du cinéma et la trame narrative n’est pas très éloignée : étranger au monde du cinéma, Antonio Banderas parvient cependant ici à forcer l’amour de l’être aimé.
Beaucoup plus noire, La Loi du désir était marquée par un certain dégoût du cinéma (séance de doublage, lassitude de la pornographie, titres grotesques des films tournés par le réalisateur) et ne comportait aucune citation ; ce dont ne se prive pas Almodóvar ici. Le court extrait de La Nuit des morts vivants (George Romero, 1968), que regarde Marina Osorio à la télévision la dernière fois que Ricki l’attache sur son lit, joue un rôle métaphorique : l’actrice était une morte vivante avant que Ricki ne la force à l’aimer.
Dans Attache-moi, même la musique est référentielle et ludique. Composée par Ennio Morricone, elle singe celle de Bernard Hermann dans les films de Hitchcock lorsque Ricki s’apprête à pénétrer en force dans l’appartement de Marina Osorio et dans les autres moments de suspense du film.
Réalisation : | Pedro Almodóvar |
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Scénario : | Pedro Almodóvar |
Photographie : | José Luis Alcaine |
Musique : | Ennio Morricone |
Montage : | José Salcedo |
Interprètes : | Victoria Abril, Antonio Banderas, Francisco Rabal, Loles León, Julieta Serrano, Rossy De Palma |