La Grande Combine – USA – 1966 – 2 h. 05 – NB
On peut être un homme chanceux comme Harry Hinlate (Jack Lemmon), caméraman de télévision, renversé par un demi de mêlée de 100kg et quasiment indemne après cet accident. On peut aussi être malchanceux d’avoir pour beau-frère un avocat véreux, Whiplash Willie (Walter Matthau) pour qui Lincoln fut un excellent président mais un piètre avocat. Bref si le premier suit les instructions du second et joue l’invalidité, ils pourraient se partager un million de dollars versé par les assurances. C’est sans compter sur l’ingéniosité de celles-ci pour découvrir la vérité.
D’autant plus que pèse sur le film une maxime trouvée dans un biscuit chinois (fortune cookie) : « on peut tromper tout le monde un certain temps. On peut tromper un certain nombre de gens tout le temps. Mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps ».
Comme tous les viennois d’Hollywood, Billy Wilder est un menteur structurel car il croit qu’on ne peut accéder à la vérité que par le mensonge. Cette vision du monde, il l’applique à la comédie qui décortique les mécanismes de la société américaine. Personne n’est parfait dit un personnage à la fin de « Certains l’aiment chaud » pour signifier la nécessaire adaptation aux changements d’apparence. Les personnages sont des caricatures donc des objets humains. Toute l’habileté de Billy Wilder est de mettre à jour le secret qui leur permet de vivre et à la société de combattre l’hypocrisie sociale.
Henri Talvat
Réalisation : | Billy Wilder |
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Scénario : | I. A. L. Diamond et Billy Wilder |
Musique : | André Previn |
Photographie : | Joseph LaShelle |
Montage : | Daniel Mandell |
Production : | I. A. L. Diamond, Doane Harrison et Billy Wilder pour Mirisch Company |
Interprètes : | Jack Lemmon, Walter Matthau, Ron Rich, Judi West, Cliff Osmond, Lurene Tuttle |