To be or not to be – USA – 1942 – 1 h. 39
A Varsovie, en 1939. Au théâtre, une troupe répète la pièce Gestapo avec les deux vedettes Joseph et Maria Tura. Bien que très amoureuse de son mari, Maria se laisse courtiser par le charmant lieutenant d’aviation Sobinski qui la rejoint tous les soirs lors de la représentation d’Hamlet, pendant que Joseph attaque le grand monologue «To be or not to be». La guerre éclate ; Sobinski est envoyé à Londres d’où il essaye de faire parvenir un message à Maria par l’entremise du professeur Siletzky, qui s’avère être un espion nazi sur le point de transmettre des documents capitaux à la Gestapo. Cet incident va précipiter la troupe d’acteurs, les Tura en tête, dans une suite de périlleuses aventures.
Quand Ernst Lubitsch débarque à Hollywood en 1923, à la demande de Mary Pickford, il a déjà une riche carrière derrière lui. Il a réalisé son premier film en 1915 en Allemagne, son pays d’origine. Au cours de sa période muette, Lubitsch crée un style de mise en scène qui lui est propre et que l’on a appelé la «Lubitschtouch», notion assez vaste qu’il me serait bien difficile à caractériser et qui se base principalement sur le non-dit, le non-vu, l’ellipse, le sous-entendu. Ce style sera porté à la perfection avec l’arrivée du parlant, Lubitsch faisant du son et des dialogues une composante essentielle de sa mise en scène. La carrière «parlante» de Lubitsch va être axée sur un genre unique : la comédie. Au cours des années 30 et 40, les productions américaines sont majoritairement des comédies et les maîtres du genre se nomment Capra (N.Y – Miami), Hawks (l’Impossible monsieur bébé), McCarey (Cette sacrée vérité) et bien entendu Lubitsch. Ce dernier va s’imposer comme le maître de la comédie dite «sophistiquée» reposant la plupart du temps sur un triangle amoureux. To be or not to be est une production indépendante de Lubitsch et Alexander Korda qui sera distribuée par United Artists. Habitué aux adaptations, Lubitsch va, une fois n’est pas coutume, écrire un scénario original en compagnie du scénariste Edwin J.Mayer d’après une histoire de Melchior Lengyel. Le film fait partie de ces films de propagande anti-nazie que produisit Hollywood dans les années 40 suite à l’entrée en guerre des U.S.A dans le conflit mondial. Les plus grands studios de l’époque se mobilisèrent afin de dénoncer le nazisme, fléau qui menaçait la paix dans le monde. Si le film peut paraître plus modeste que Le Dictateur de Chaplin dans la forme, il n’en reste pas moins aussi fort dans le fond.
Réalisation : | Ernst Lubitsch |
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Production : | Ernst Lubitsch et Alexander Korda |
Interprètes : | Jack Benny, Carole Lombard, Robert Stock, Lionel Atwill |