12/01/2012 – Tous en scène

Tous en scène (The Bandwagon) – USA – 1953 – 1 h. 52 – Couleurs

Tony Hunter, vieux chanteur-danseur demusical sur le retour, se voit sollicité par Jeffrey Cordova, producer légèrement fêlé, lequel ambitionne de monter avec lui une adaptation du mythe de Faust. De plus, Tony aura pour partenaire, Geraldine Gerard, qui non seulement présente la tare irrémédiable d’avoir été formée par le ballet classiquemais, suprême offense, est plus grande que lui. Le fiasco ne se fait pas attendre et tout le monde, public comme interprètes, restent abasourdis à l’issue de la première. Mais la pièce est reprise enmains par Tony, refondue, chacun donne son maximum, des productions tests sont organisées en province et finalement la pièce triomphe à New-York.

N’ayons pas peur des rapprochements délirants : BAND WAGON est aux musicals de Minnelli ce que COSI FAN TUTTE est aux opéras de Mozart : la perfection dans l’art de faire se succéder scènes parlées / scènes chantées ou dansées, c’est-à-dire, l’ordinaire au délire. Les enchaînements n’existent pour ainsi dire même plus tant les séquences, soit disant ordinaires, sont, par le génie minnellien de la mise en scène, aussi bien dans ses aspects cinétiques (montage, mouvements de caméra, interprétation) que statiques (cadrages, couleurs, décors) une vraie chorégraphie et se fondent ainsi avec les scènes dansées qu‘elles encadrent en une cohérente et pérenne fluidité. Et le dernier numéro musical, « Girl Hunt, a Murder Mystery in Jazz » (Fred Astaire – Cyd Charisse) aura, comme le ballet final de AN AMERICAN IN PARIS, le pouvoir cathartique de générer l’acceptation de l’amour. Enfin, comme tout grand film, BAND WAGON est aussi, et avant tout, une réflexion sur le cinéma. That’s Entertainment!

Maurice Roméjon

Réalisation :Vincente Minelli
Scénario :Betty Comden, Adolph Green
Photographie :Harry Jackson
Décors :Edwin B. Willis, Keogh Gleason
Interprètes :Fred Astaire, Cyd Charisse, Jack Buchanan, Oscar Levant, Nanette Fabray, James Mitchell, Robert Gist, Jimmy Thompson, Stuart Holmes