Le Septième Sceau – Suède – 1957 – 1 h. 36 – NB
Au XIVe siècle, en Suède. Une grande épidémie de peste ravage le pays. De retour d’une croisade, sur une plage déserte, le chevalier Antonius Block et son écuyer Jöns rencontrent la Mort. Block parvient à négocier avec elle un sursis : la Mort lui accorde une partie d’échecs. Si Block la gagne, elle le laissera en paix. Si Block perd, la Mort l’emmènera mais il aura gagné un peu de temps. Un temps que le chevalier espère mettre à profit pour répondre
aux nombreuses questions métaphysiques et existentielles qui le tourmentent et trouver un sens à la vie.
En chemin, ils rencontrent une troupe de comédiens dont la simplicité et le bonheur sont à l’opposé des peurs mystiques et des horreurs de l’époque.
Le film tire son titre de L’Apocalypse selon St-Jean (l’Agneau ouvrant les sept sceaux du Livre du Jugement Dernier). Le Septième Sceau se partage entre sacré et trivial, entre l’épouvante d’une sorcière qui va être brulée vive et l’appel au bonheur et à la vie d’un couple de comédiens.
Si on retrouve toutes les interrogations théoriques sur la foi, le silence de Dieu et le néant, qui hanteront les films de Bergman par la suite et notamment la trilogie des années 60 : À travers le miroir, Les Communiants et Le Silence, il convoque des scènes plus légères inspirées de la Commedia dell’arte.
On admire un sens de la composition et du cadre hors du commun. On voit de véritables tableaux, aux images poétiques et terrifiantes, servis par un noir et blanc, des jeux de lumière et d’ombres magnifiques. On pense évidemment à cette partie d’échec de Max von Sydow avec la Mort sur la plage ou à la procession des pénitents. Images maintes fois parodiées d’ailleurs, notamment par Woody Allen.
Philippe Laboual
Réalisation : | Ingmar Bergman |
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Scénario : | Ingmar Bergman |
Musique : | Erik Nordgren |
Photographie : | Gunnar Fischer |
Montage : | Lennart Wallen |
Production : | Allan Ekelund pour Svensk Filmindustri |
Interprètes : | Max von Sydow (Antonius Block), Gunnar Björnstrand (Jöns), Bengt Ekerot (la Mort), Bibi Andersson (Mia) |