Infidèlement vôtre – USA – 1948 – 1 h. 45 – NB
Après une tournée triomphale, le grand chef d’orchestre, Sir Alfred de Carter est de retour à New York. Heureux de retrouver les siens et, en particulier, sa jeune et ravissante épouse, il peut se concentrer sur les répétitions de son prochain concert. Mais son insupportable beau-frère lui laisse entendre que son épouse ne fut pas exemplaire lors de son absence. Sir Alfred ne souhaite pas accorder d’importance à ces élucubrations. Pourtant, petit à petit, germent en lui des sentiments de trahison et une colère tenace, qui vont influencer ses interprétations : la folie gagne sa direction d’orchestre. Nous pénétrons à travers les œuvres de Rossini, Wagner et Tchaïkovski, dans l’esprit du chef qui, à chacun des morceaux, associe une résolution à son problème conjugal.
Infidèlement vôtre est une comédie enlevée ! Régalons-nous de cette screwball comedy (comédie loufoque). Des dialogues d’une rapidité affolante et d’une précision redoutable, mis en valeur par le jeu sans retenue de Rex Harrison, si british au début puis qui nous emmène vers un burlesque proche de Buster Keaton. Le secret révélé par le beau-frère n’est bien évidemment qu’un prétexte pour construire une histoire. Le génie de Sturges, qui fut le premier scénariste à devenir scénariste-réalisateur à Hollywood, est de nous montrer les affres de la création : son écriture, son interprétation et sa réalisation. Le réalisateur prenant la baguette de chef d’orchestre peut amener son interprète à modifier son jeu vers plus de trivialité pour notre plus grand plaisir.
Jean Aubert
Réalisation : | Preston Sturges |
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Scénario : | Preston Sturges |
Musique : | Rossini, Richard Wagner et Tchaïkovski |
Photographie : | Victor Milner |
Montage : | Robert Fritch |
Production : | Preston Sturges |
Interprètes : | Rex Harrison, Linda Darnell, Barbara Lawrence, Rudy Vallée, Kurt Kreuger, Lionel Stander, Edgar Kennedy |