Little Odessa – USA – 1994 – 1 h. 34 – Couleurs
New York – Quartier de Brooklyn
Joshua Shapira, tueur à gages, revient discrètement dans son quartier de Little Odessa, nommé ainsi en raison de l’importante communauté immigrée russe à forte connotation juive établie depuis les années 1920.
Ce retour motivé par une nouvelle sinistre mission se déroule sur fond d’un double drame familial :
– intime pour Joshua (souvenirs de la violence paternelle, mère mourante, jeune frère fragile et désocialisé)
– communautaire et vengeur (Joshua est poursuivi pour avoir tué le fils du chef de la mafia locale)
Little Odessa est une tragédie antique sublimée en faux polar où la violence fait office de parole.
C’est le lieu où s’affrontent comme dans les westerns – celui que regarde le jeune Reuben au début du film – les membres de ces familles ou communautés déracinées qui restent à côté du rêve américain.
Ne restent que les regards, celui de Joshua dans la séquence d’ouverture, regards que l’on capte, regards qui se cherchent, celui du metteur en scène et bien sûr le nôtre jusqu’à celui qui crève le drap/écran et qui clôt la tragédie.
La pellicule a brûlé, l’écran a tué… James Gray continue sa recherche sur le cinéma où l’individualité du héros serait moins importante que le milieu où il évolue ou dont il est issu…?
Mireille Aldié
Réalisation : | James Gray |
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Scénario : | James Gray |
Musique : | Dano Sano |
Photographie : | Tom Richmond |
Montage : | Dorian Harris |
Décors : | Kévin Thompson |
Production : | New Line Cinema |
Interprètes : | Tim Roth, Edward Furlong, Vanessa Redgrave, Maximilian Schell |