Providence – France – 1977 – 1 h. 50 – Couleurs
Clive Langham, écrivain de soixante-dix-huit ans, vit retiré solitaire depuis la mort de sa femme Molly, dans un vieux château que la ruine menace et la végétation gangrène. Durant la nuit précédant la commémoration prévue de son anniversaire avec sa famille, souffrant atrocement de la maladie et ne tenant le coup qu’en buvant de multiples verres de Chablis, il se remémore son passé, envisage un nouveau roman et est assailli de délires visuels où se mêlent loup-garou et répression politique. La fête d’anniversaire terminée, il préfère se retrouver seul dans son château.
Seize ans avant Smoking / No Smoking et le monde déjanté d’Alan Ayckbourn, c’est la première incursion d’Alain Resnais dans la galaxie britannique. Elle se fait par l’intermédiaire du dramaturge David Mercer connu par les films de Karel Reisz (Morgan) et de Ken Loach (Family Life) ; Mercer est ainsi, pour le septième film de Resnais, son sixième scénariste. Dans le film les trois entités temporelles se mêlent, se superposent et parfois se confondent en un éternel ressassement maladif. Elles sont par ailleurs, comme l’eau des étangs, stagnantes, abandonnées qu’elles sont de la main de la providence. Resnais a lui-même proposé (Positif n° 190), un résumé de son film : « un père fait passer en jugement tous les membres de sa famille en imaginant, au travers d’une fiction qu’il élabore, une sorte de complot contre lui-même. Et à la fin du film l’accusateur se retrouve accusé. »
Maurice Roméjon
Réalisation : | Alain Resnais |
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Scénario : | David Mercer |
Photographie : | Ricardo Aronovich |
Montage : | Albert Jurgenson |
Musique : | Miklós Rózsa |
Décors : | Jacques Saunier |
Production : | Yves Gasser et Philippe Dussart |
Interprètes : | Dirk Bogarde, John Gielgud, Ellen Burstyn, David Warner, Denis Lawson, Elaine Stritch |