Macadam à deux voies (Two-lane blacktop) – USA – 1970 – 1 h. 45 – Couleurs
Un conducteur et un mécanicien viennent de gagner une course automobile sur piste, à l’aide de leur vieille Chevrolet, plus que fatiguée d’aspect extérieur, mais au moteur très rapide. Leur vie est de rouler sur le ‘Macadam à deux voies’ et de gagner des paris ou des courses de vitesse. Une auto-stoppeuse va partager avec eux quelques-unes de leurs aventures…
Macadam à deux voies est un film immobile. Cette longue errance de deux héros n’a ni début ni fin. Peut-être parce qu’eux aussi sont immobiles, très exactement pétrifiés. Ils marchent, ils mangent, ils dorment, ils font l’amour, mais chacun de leurs gestes et mécanique et comme privé de substance. En ce sens, ce film grisâtre (bien qu’il soit en couleurs, on se souvient de lui en noir et blanc) est fascinant : nous ne quittons jamais une tonalité neutre, une sorte d’univers blanc. Ce n’est pas la pellicule, ce sont les êtres que rien ne peut impressionner. Ce film, plein d’un bout à l’autre, ne traite que du vide de vivre. Et son anecdote dérisoire participe elle aussi de ce constat cruel.
Jean Wagner, TELERAMA
| Réalisation : | Monte Hellman |
|---|---|
| Scénario : | Rudolph Wurlitzer, Will Corry |
| Photographie : | Jack Deerson |
| Musique : | Billy James |
| Montage : | Monte Hellman |
| Interprètes : | James Taylor, Warren Oates, Laurie Bird, Dennis Wilson |