14/12/2017 – Fantôme d’amour

Fantôme d’amour – Italie – 1981 – 1 h. 36 – Couleurs

À Pavie, Nino Monti, juriste marié et rangé, rencontre dans un autobus une femme qu’il ne reconnaît pas tout d’abord, tant elle a vieilli, mais qui s’avère être son ancienne maîtresse, Anna. Un flashback ressuscite un instant le bonheur passé des deux amants jeunes et beaux. Intrigué, Nino apprend cependant qu’Anna est morte trois ans auparavant et qu’elle vivait alors à Sondrio où elle avait épousé le comte Zighi. Pour en avoir le coeur net, il se rend à Sondrio. Un mystère l’attend…

« Il y a une forte charge de torve et de sinistre dans ce film aux décors et aux atmosphères imprégnés de douleur et de vulgarité, de nostalgie et de soubresaut sanglants, mais on y trouve aussi, modérée et convaincante, la suggestion poétique de présences, de situations et de gestes énigmatiques toujours titubants entre une réalité affligeante et la fervente et revivifiante transfiguration fantastique. Il a encore raison le bon vieux Shakespeare (comme on le rappelle dans ce Fantôme d’amour) : « il y a plus de choses dans le ciel… qu’on ne puisse en rêver ». Avec quelques échos de l’hitchcockien Sueurs froides, le film se concentre sur l’analyse lucide d’une névrose, en la colorant d’atmosphères comme suspendues et mystérieuses d’ascendance anglo-saxonne : un homme tourmenté retrouve l’amour dilapidé ou, peut-être, rencontre la mort qui l’appelle et l’entraine vers une sorte de douce folie. Dans une optique plus émouvante on peut supposer que ce personnage est un homme sans qualités, un individu plus très jeune, malade de solitude, perdu dans le monde provincial et mesquin qui l’entoure (y compris sa femme bigote et asphyxiante) » (Sauro Borelli, L’Unità)

Jean-Claude Mirabella

Réalisation :Dino Risi
Scénario :Dino Risi, adapté du roman Fantasma d’amore de Mino Milani
Musique :Riz Ortolani
Photographie :Tonino Delli Colli
Montage :Alberto Gallitti
Production :Pio Angeletti pour C.A.M
Interprètes :Romy Schneider, Marcello Mastroianni, Eva Maria Meineke, Wolfgang Preiss, Michael Kroecher