Chat Noir, Chat Blanc – France, Allemagne – 1998 – 2 h. 7 – Couleurs
Dans un village de gitans sur les bord du Danube, Makto vit de petits trafics avec son fils Zare. Et voilà que Matko à l’idée qui lui permettra de faire fortune : il va détourner un train d’essence. Un conducteur de locomotive et des douaniers corrompus, et l’affaire est dans le sac ! Reste à réunir l’argent nécessaire pour acheter le train. Le parrain local Grga Pitic, vieux complice du grand-père de Zare, prête une partie de l’argent nécessaire pour acheter le train. Avec la mise de Dadan, le projet prend tournure et se réalise. Mais Dadan est un escroc qui double Matko…
Il faut rarement prendre au mot les grands cinéastes quand ils affirment mettre un terme à leur carrière. Leur vœux pieux de retraite anticipée correspondent à un besoin de se ressourcer qui se traduit par de nouvelles orientations formelles. Kusturica n’échappe pas à cette règle. S’il revient à l’univers des gitans, il change radicalement de ton. Et la permanence des thèmes aussi bien que les retrouvailles avec certains acteurs et le scénariste du Temps des gitans ne font que souligner cette évolution. Conte comique, Chat noir, chat blanc gomme systématiquement tout contre point dramatique. A l’exception d’un douanier escroc dont l’exécution n’est pas sans évoquer les facéties du western-spaghetti (jusqu’à jeu cruel avec le cadavre pendu et la sacoche délesté de ses billets), personne ne meurt vraiment. Au contraire, cet hymne à la vie se termine sur la résurrection de deux vieillards, revenus d’entre les morts à point nommé pour célébrer le double mariage de leur petits-fils.
Philippe Rouyer – Positif
Réalisation : | Emir Kusturica |
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Scénario : | Gordan Mihic |
Photographie : | Thierry Arbogast et Michel Amathieu |
Musique : | Dr. Nelle karajlic, Vogislav Aralica et Dejan Sparavalo |
Décors : | Milenko Jeremic |
Production : | Carl Baumgartner |
Interprètes : | Bajram Severdzan, Srdan Todorovic, Branka Katic, Forijan Ajdini |