La Mauvaise Éducation – Espagne – 2004 – 1 h. 45 – Couleurs
Lorsqu’Ignacio pousse la porte de la maison de production El Azar, c’est pour retrouver son ami d’enfance Enrique, jeune réalisateur très en vue de la Movida de ce début des années 1980. Mais Enrique ne s’attendait pas à de telles retrouvailles et il reconnaît à peine son copain de pensionnat, jeune comédien en quête d’un rôle. Il congédie assez rapidement l’importun qui a tout de même réussi à lui laisser une nouvelle qu’il a écrite.
Enrique la lira au cours de la nuit suivante, ce qui le replongera dans des souvenirs, enfouis depuis son enfance, marqués par le directeur et professeur de littérature de l’internat, Père Manolo.
Tous les thèmes chers à Pedro Almodovar, l’amour, la naissance du désir, l’identité et la mort sont bien présents dans La Mauvaise Éducation. Les couleurs vives de l’été affrontent des tons plus froids de certains souvenirs, et la musique d’Alberto Iglesias associée à un Moon River déchirant, bouscule une nouvelle fois les codes de l’introspection. Souvent présenté comme autobiographique, Le film expose certains pans de la personnalité de son auteur, mais surtout, nous montre sa foi dans le cinéma qu’il exprime par la magie du montage. La construction du film dans le film tiré de la nouvelle apportée par Ignacio prend la forme de faux flashbacks qui sont autant de variations sur des bribes de souvenirs où s’entrecroisent les fantômes du passé.
Ici tous les secrets, comme la vérité, ne peuvent être révélés que par la fiction.
Jean Aubert
« La bonne éducation, c’est le cinéma. »
Réalisation : | Pedro Almodóvar |
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Scénario : | Pedro Almodóvar |
Musique : | Alberto Iglesias |
Photographie : | José Luis Alcaine |
Montage : | José Salcedo |
Production : | Agustín Almodóvar, Pedro Almodóvar, Esther García |
Interprètes : | Gael García Bernal, Fele Martínez, Daniel Giménez Cacho, Lluís Homar, Javier Cámara, Petra Martínez |