15/11/2012 – Je t’aime, je t’aime

Je t’aime, je t’aime – France – 1968 – 1h. 31 – Couleurs

Suite à une tentative ratée de suicide, Claude Ridder oscille entre la vie et la mort dans une clinique, observé attentivement par des savants. À sa sortie, ceux-ci l’invitent à servir de cobaye (il remplacerait des souris) dans leur laboratoire où ils mènent des expériences sur les voyages dans le temps. Claude, passif, désabusé et considérant qu’il n’a plus rien à perdre, accepte et l’expérience est tentée. Les conclusions doivent alors en être tirées. Aussi bien par les savants que par le spectateur.

Pour son cinquième long-métrage, après Marguerite Duras, après Alain Robbe-Grillet, Jean Cayrol et Jorge Semprún, c’est Jacques Sternberg que Resnais choisit d’adapter à l’écran ; moins en effet que leurs œuvres, déjà écrites antérieurement, ce que Resnais aime porter à l’écran, ce sont les auteurs eux-mêmes, leur univers. Ce poète magnifique de la confrontation des images qu’est Alain Resnais, cet amoureux des voyages qu’il sait faire naître dans ses films du montage cinématographique, cet analyste passionné du comportement de l’homme dans les contraintes qu’il subit ou qu’il se donne réalise ainsi son premier film de science-fiction. Le temps, l’espace cinématographiques, la vie, la mort sont les questions du film. Bref, le second grand chef d’œuvre cinématographique de science-fiction en cette année 1968, année riche, s’il en fut, en développements d’utopies.

En mai 1968, le film devait être projeté à Cannes ; les évènements en décidèrent autrement.

Maurice Roméjon

Réalisation :Alain Resnais
Scénario :Jacques Sternberg, Alain Resnais
Musique :Krzysztof Penderecki
Photographie :Jean Boffety
Montage :Albert Jurgenson
Décors :Jacques Dugied et Augusto Pace (la machine)
Production :Mag Bodard pour Parc Films et Les Productions Fox Europa
Interprètes :Claude Rich, Olga Georges-Picot, Anouk Ferjac, Van Doude, Bernard Fresson, Irène Tunc