Londres, 1886. Lord Henry Wotton (G. Sanders) rencontre chez son ami, le peintre Basil Hallward (L. Gilmore), un jeune et bel aristocrate nommé Dorian Gray (H. Hatfield). Ce dernier est marqué par les propos de Wotton, qui célèbre la beauté et pleure le fait que celle-ci ne puisse qu’être passagère. Découvrant le portrait que Hallward vient de faire de lui, Dorian en vient à souhaiter que celui-ci vieillisse à sa place et qu’une éternelle jeunesse lui soit offerte.
En seulement cinq longs métrages au détour d’une courte décennie (de 1942 à 1953) Albert Lewin, homme de culture raffiné, aura montré sa capacité à adapter des œuvres mythiques de la littérature européenne – inspiré pour ce film du roman éponyme d’Oscar Wilde – en saisissant toute leurs subtilité et signification à travers des scénarii qu’il écrivait lui-même. Les thématiques qui hantent son œuvre sont, avant tout, la mort, la dualité de l’âme humaine, mais aussi le rôle de l’art pour aider l’homme à transcender sa misérable condition. Tous ces thèmes sont condensés ici avec un accent particulier mis – et c’est la raison de sa présence au cœur de notre saison – sur la volonté de ne jamais vieillir face au temps qui passe. Mais pour y parvenir, ce nécessaire pacte avec le diable déclenche de terribles conséquences. Car, comme l’affirme Lewin par le biais du personnage joué par l’excellent George Sanders dès le début du film, là est toute la différence entre l’art, éternel, et la beauté, intrinsèquement fragile et éphémère.
Renan North
Réalisation : | Albert Lewin |
---|---|
Scénario : | Albert Lewin d’après le roman d’Oscar Wilde |
Photographie : | Harry Stradling Sr |
Montage : | Ferris Webster |
Musique : | Herbert Stothart |
Décors : | Hugh Hunt |
Production : | Pandro S. Berman |
Interprètes : | George Sanders, Hurd Hatfield, Angela Lansbury, Donna Reed, Peter Lawford, Lowell Gilmore |