17/11/2016 – Orange mécanique

Orange mécanique (A Clockwork Orange) – UK – 1971 – 2 h. 16 – Couleurs

L’Angleterre dans un futur proche. Alex Delarge et ses droogs Dim, Pete et George se livrent à leur violence quotidienne dont l’attaque contre un écrivain, Mr Alexander dont ils violent la femme. Entre orgies et bagarres, ainsi va la vie d’Alex adepte de l’ultraviolence et de Beethoven. Mais un jour, il tue la femme aux chats et est condamné à 14 ans de prison. Pour y échapper il accepte de se soumettre à une thérapie de choc. Libéré, il ne supporte plus la violence et devient l’objet de la vengeance de ses anciennes victimes et de ses complices devenus policiers. Retournera-t-il à ses instincts violents ?

Sans doute, Orange mécanique est le film emblématique de cette année et le meilleur pour commencer. D’autant plus qu’il fut et reste incompris encore aujourd’hui. Iconoclaste, Kubrick l’a été avant 1971. Il suffit de citer Lolita (1962), Docteur Folamour (1967) et surtout 2001 (1968). Perfectionniste technique, il n’a de cesse d’améliorer la qualité des images de son système de représentation. Mais parallèlement son sens critique sur le pouvoir castrateur du système hollywoodien ne cesse de grandir et le fait fuir vers la Grande-Bretagne. C’est entre ces deux pôles, la perfection des images et leur destruction que se situe la tension iconoclaste qui préside à la naissance d’Orange mécanique.
Loin d’être un film à la gloire de la violence croissante dans le cinéma hollywoodien, débarrassé du code Hays, il démontre au contraire que la destruction de ce mythe est nécessaire si l’on veut assurer la pérennité de la représentation. Beaucoup de gens ne le comprirent pas et le film connut de nombreuses difficultés à sa sortie.

Henri Talvat

Réalisation :Stanley Kubrick
Scénario :Stanley Kubrick d’après le roman d’Anthony Burgess
Photographie :John Alcott
Musique :Walter Carlos
Montage :Bill Butler
Interprètes :Malcom Mac Dowell, Patrick Magee, Michael Bates, Warren Clarke