Les Yeux sans visage – France – 1960 – 1 h. 28 – NB
Le professeur Genessier, spécialiste de chirurgie esthétique, donne des conférences sur ses recherches. Il vient de perdre sa femme et sa fille dans un accident et reconnaît le corps de celle-ci à la morgue. Assisté de sa secrétaire d’origine étrangère, il vit reclus dans une vaste demeure qu’il a transformée en laboratoire et située dans les dépendances de la clinique où il travaille avec le docteur Jacques Vernon, ancien fiancé de sa fille. Là, avec difficultés, il tente de concilier théorie et pratiques chirurgicales.
Co-fondateur avec Langlois de la cinémathèque en 1936, Franju est, au moment de ce film, surtout connu pour ses documentaires réalisés jusque-là. Ce deuxième long métrage, où perdure l’esprit documentaire, est, par la cruauté de son sujet et la poésie qui se dégage de son traitement, une rare merveille. Depuis les sous-sols de la demeure jusqu’aux combles, les personnages empruntent des escaliers ou franchissent des portes, qui sont comme autant de séparations entre les univers réels ou mentaux qui les agitent.
Les Yeux sans visage ou le seul film fantastique français des années soixante qui puisse être comparé aux hallucinantes réalisations britanniques (Hammer Films) ou italiennes (Bava, Freda) de la même époque.
Maurice Roméjon
Réalisation : | Georges Franju |
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Scénario : | Jean Redon – Adaptation : Boileau-Narcejac, Claude Sautet – Dialogue : Pierre Gascar |
Photographie : | Eugen Shuftan |
Musique : | Maurice Jarre |
Montage : | Gilbert Natot |
Production : | Jules Borkon |
Interprètes : | Pierre Brasseur, Alida Valli, Edith Scob, Juliette Mayniel, François Guérin |