Nous nous sommes tant aimés (C’eravamo tanto amati) – Italie – 1974 – 1 h. 55 – NB / Couleurs
Après la seconde guerre mondiale, trois amis (Antonio, Gianni et Nicola) qui ont fait partie du même groupe de partisans suivent des chemins différents. Antonio rencontre Lucianna, mais celle-ci tombe amoureuse de Gianni qui va l’abandonner pour faire un mariage de raison. Nicola est devenu professeur et milite pour un cinéma néoréaliste de combat. Luciana est actrice et Antonio la retrouve sur le tournage de « Dolce Vita ». Gianni, devenu riche, cache sa situation à ses compagnons mais ils finiront par tout découvrir.
Le film est dédié à Vittorio de Sica qui mourut pendant le mixage mais aussi parce qu’une séquence importante (le Jeu Télévisé) tourne autour du « voleur de bicyclette » et de la vraie méthode de néoréalisme (comment faire pleurer mon enfant ?). Un peu plus tard, le tournage de « La Dolce Vita » à la Fontaine de Trévi concerne un tout autre cinéma marqué par la provocation et l’excès de représentation. Scola se situerait-il entre ces deux pôles ? Ou bien dans cette évocation du « Cuirassé Potemkine » en bas des escaliers de la Place d’Espagne. Gianni, figé dans son saut de l’Ange, symbolise l’échec d’une génération lamentable selon les mots de Scola ; il met dans la bouche d’Antonio cette conclusion « Nous pensions changer le monde et c’est le monde qui nous a changé ». Revoir aujourd’hui « Nous nous sommes tant aimés », c’est sur le monde aigre-doux, revisiter aussi l’échec de la génération suivante, celle de Scola qui n’a pu s’opposer à la résistible ascension de l’Italie berlusconienne.
Henri Talvat
Réalisation : | Ettore Scola |
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Scénario : | Age, Scarpelli, Scola |
Musique : | Armando Trovaioli |
Photographie : | Claudio Cirillo |
Décors : | Luciano Ricceri |
Production : | Pio Angeletti, Adriano De Micheli |
Interprètes : | Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Stefano Satta Flores, Stefania Sandrelli, Aldo Fabrizi |