Cría Cuervos – Espagne – 1975 – 1 h. 52 – Couleurs
Trois fillettes, Irene, onze ans, Ana, huit ans, et Mayte, cinq ans, vivent dans une grande maison du centre de Madrid avec une grand-mère paralytique, la bonne, leur père et leur tante Paulina qui tentent de combler le vide laissé par la disparition de leur mère. Un matin, le père meurt à son tour et Ana est persuadée que c’est là l’effet de son pouvoir. Retranchée dans son univers de rêve, la petit fille fait réapparaître sa mère morte et revit avec elle une relation nostalgique et étonnée.
Comment oublier les grands yeux noirs de la petite Ana Torent découvrant son père mort au cours d’ébats amoureux ? Ces deux grands yeux gigantesques dévorant cette petit bouille ronde sans grâce mais si émouvante…Après avoir commencé à explorer le monde de l’enfance avec Ana et ses loups et surtout La cousine Angélique, Saura réussit un coup de maître avec Cría Cuervos. Le public ne s’y trompa pas qui fit un succès de ce film somme toute d’abord assez difficile et un triomphe à la chanson Porqué te vas. Ici, comme dans presque tous les films de Saura, on étouffe dans le huit clos d’une maison madrilène, on a les nerfs à fleur de peau tant le psychodrame vous remue. Cependant, à la différence des autres œuvres de l’auteur et en dépit de la morbidité coutumière du propos (le traumatisme que crée la mort de ses deux parents sur une fillette), Cría Cuervos est un film optimiste, ouvert sur l’avenir.
Guy Bellinger – Jean Tulard – Guide des films
Réalisation : | Carlos Saura |
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Scénario : | Carlos Saura |
Photographie : | Teo Escamilla |
Musique : | José Luis Perales |
Montage : | Pablo Gonzalez del Amo |
Production : | Elias Querejeta |
Interprètes : | Géraldine Chaplin, Monica Randall, Ana Torrent, Conchita Perez, Florinda Chico, Hector Alterio, Josefina Diaz, German Cobos, Mirtan Miller |