Sourires d’une nuit d’été (Sommarnattens leende) – Suède – 1955 – 1 h. 48 – NB
Aux alentours de 1900, l’avocat Frederik Egerman a épousé depuis deux ans, en secondes noces, la jeune Anne, qui a l’âge de son fils Henrik, étudiant en théologie. Celle-ci se refuse toujours à lui et est donc encore vierge. Il apprend que son ancienne maîtresse, la célèbre comédienne Désirée Armfeldt, vient se produire dans sa ville et ne peut résister à l’envie de la revoir. L’amant de cette dernière le remet à sa place. Désirée décide de réunir tous les protagonistes lors d’un week-end à la campagne pour la nuit de la Saint Jean.
Ingmar Bergman traverse une période difficile de dépression lorsqu’il se lance dans l’écriture de ce qui est certainement une de ses rares véritables comédies et le film qui lança sa carrière internationale, remportant au Festival de Cannes 1956 le « Prix de l’humour poétique ». Malgré le clin d’oeil du titre, le script écrit par Bergman lui-même est totalement original et n’est pas une adaptation de la pièce de Shakespeare mais plutôt une variation sur le thème. Tourné en cinquante-cinq jours, le film est un chassé-croisé amoureux, une sorte de marivaudage euphorique, réglé au cordeau où les couples se font et se défont. Mais de chaque plan, sous les sourires, la légèreté des propos, l’érotisme ou les situations comiques, sourdent évidemment des questions inhérentes à l’œuvre de Bergman et qui teintent le film d’une certaine mélancolie : l’incompréhension entre les hommes et les femmes et le fossé qui les sépare, l’hypocrisie des conventions sociales, l’engagement religieux, le suicide…
« Et la nuit d’été a souri pour la troisième fois à ceux qui sont tristes, opprimés, insomniaques, à ceux qui sont seuls, perdus et qui ont peur ».
Philippe Laboual
Réalisation : | Ingmar Bergman |
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Scénario : | Gunnar Fischer |
Photographie : | Gunnar Fischer |
Montage : | Oscar Rosander |
Musique : | Erik Nordgren |
Décors : | P. A. Lundgren |
Production : | Allan Ekelund pour Svensk Filmindustri |
Interprètes : | G. Björnstrand, Ulla Jacobsson, Eva Dahlbeck, J. Kulle, Margit Carlquist, Harriet Andersson et… Bibi Andersson |