Paris, Texas – France-Allemagne – 1984 – 2 h. 27 – Couleurs
Comme poussé par une force somnambulique, Travis Henderson marche seul dans le désert du Texas. Epuisé, il est recueilli par un médecin qui réussit à prévenir son frère. Malgré leurs retrouvailles Travis, mutique, ne mange pas et ne dort pas.Il finit par avouer qu’il voulait se rendre à Paris, au Texas où ses parents l’avaient conçu.
Mais la rencontre avec son jeune fils, Hunter, l’incite à retrouver la mère de l’enfant, Jane, qui travaille à Houston dans un peepshow. Caché derrière la vitre sans tain, Travis est néanmoins reconnu par Jane.
Y-a-t’il une issue à cette longue traque ? Une autre vie peut-elle à nouveau réunir ces êtres meurtris Hunter, Jane et Travis ?
On n’oublie jamais l’entame de ce film. Les plans de cette silhouette qui se déplace dans un décor ocre et la tâche rouge de sa casquette. Le rapace qui guette et les accords de guitare de Ry Cooder utilisés à l’envie par la suite. On veut tout de suite savoir les raisons du comportement apparemment irrationnel de cet homme. L’enquête éclairant progressivement la destructuration familiale mais unilatéralement, car la vitre sans tain du peep-show interdit toute symétrie. Le cinéma ne permet pas de tout dévoiler, ni les sentiments, ni les lieux comme ce coin de terre désolé, nommé Paris, Texas, et dont on se demande s’il a une réalité quelconque. Le secret existe mais l’objet nous échappe.
Henri Talvat
| Réalisation : | Wim Wenders |
|---|---|
| Scénario : | Sam Shepard, L.M. Kit Carson |
| Musique : | Ry Cooder |
| Photographie : | Robby Müller |
| Montage : | Peter Przygodda |
| Production : | Argos Films et Road Movies Filmproduktion |
| Interprètes : | Harry Dean Stanton, Nastassja Kinski, Dean Stockwell, Aurore Clément |