Les sans-espoirs – Hongrie – 1966 – 1 h. 30 – NB
Au 19e siècle, dans les années soixante la Hongrie est occupée par les forces de l’Empire Austro-Hongrois. Une tentative d’insurrection contre cette occupation se soldera par une défaite écrasante. Les insurgés sont alors emprisonnés dans un fort de la plaine hongroise avec comme seule issue : la mort inévitable.
Le quotidien des prisonniers c’est la torture, l’interrogatoire, la manipulation, la dénonciation, l’humiliation… Bref tous les mécanismes de coercition qu’un pouvoir utilise pour anéantir toute opposition ou résistance.
Le film est caractérisé par une mise en scène chorégraphique basée sur les plans longs et l’absence quasi complète de musique et d’effet de montage. Janscó argumente cela en disant : « Si je rejette le montage, c’est parce qu’il postule une tension vers le public, qu’il agresse le public. Alors que les plans longs sont beaucoup plus respectueux du public, lui laissant le temps de réfléchir tandis que l’action se déroule ».
Commentant ce film, Emile Breton dit : « Rondes humiliantes, danses macabres, Les Sans- espoirs est une glaçante parabole sur les mécanismes du pouvoir et de la délation ».
Au-delà de la mise en scène, Janscó aborde dans ce film l’histoire de la Hongrie sous un angle critique et antinationaliste. Il remet en cause l’idée d’une Hongrie indépendante depuis un millénaire.
Samer Majdalani
Réalisation : | Miklós Jancsó |
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Scénario : | Gyula Hernádi |
Photographie : | Tamás Somló |
Décors : | Tilda Gáti |
Montage : | Zoltán Farkas |
Production : | Studio n°4 de Mafilm |
Interprètes : | András Kozák, Béla Barsi, Zoltán Latinovits, Tibor Molnár, Gábor Agárdi, János Görbe |