27/03/2014 – La femme à abattre

La femme à abattre (The Enforcer) – Usa – 1951 – 1 h. 28 – NB

Une grande ville américaine. L’assistant du District Attorney, Martin Ferguson, pense tenir en Rico le témoin qui va permettre la condamnation du chef d’une organisation criminelle, Albert Mendoza. Ce dernier est sous les verrous, mais Rico, terrorisé, ne croît pas en la protection qui lui est offerte : il meurt en tentant de s’évader.

Ferguson et le capitaine de la police reprennent alors le dossier et réexaminent les témoignages un par un pour tenter de trouver une preuve contre Mendoza.

L’attribution du film à Bretaigne Windust est sujette à caution : prête-nom pour certains, incapable ou bien malade pour d’autres. C’est Raoul Walsh qui aurait pris en cours et terminé le film, sans demander toutefois à en être crédité.
Après Les Fantastiques années 20 (1939), Une Femme dangereuse (1940) et High Sierra (1941), il retrouve Humphrey Bogart.
Si High Sierra présentait en Bogart un gangster complexe et sans illusion, La Femme à abattre le montre en enquêteur fatigué, opiniâtre mais sans beaucoup d’illusions non plus.
La photographie violente et contrastée de Robert Burks qui travaille la même année sur L’Inconnu du Nord-Express d’Alfred Hitchcock, le style efficace et direct de Raoul Walsh, le récit en flashbacks reconstituant la progression de l’enquête, font de La Femme à abattre un bel exemple de film noir.
Mais c’est aussi un film politique qui dénonce la réussite selon le modèle capitaliste américain, réussite pour laquelle patrons et gangsters appliquent les mêmes règles.

Francine Ananian

Réalisation :Bretaigne Windust, Raoul Walsh
Scénario :Martin Rackin
Musique :David Buttolph
Photographie :Robert Burks
Montage :Fred Allen
Décors :Charles H. Clarke
Production :Milton Sperling (Warner Bros)
Interprètes :Humphrey Bogart, Zero Mostel, Ted De Corsia, Everett Sloane