Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon – Italie – 1 h. 52 – Couleurs
En Italie, au début des années soixante-dix, le chef de la brigade criminelle est sur le point d’être promu au poste de directeur de la section politique. Persuadé que ses fonctions le placent au-dessus des lois, il égorge sa maîtresse, Augusta Terzi, au cours de leurs joutes amoureuses. Avec un sang-froid parfait, il met tout en œuvre pour prouver que personne n’aura l’intelligence, ni même l’audace, de le soupçonner et de troubler ainsi la bonne hiérarchie sociale. Il s’ingénie à semer des preuves accablantes, relançant l’enquête quand celle-ci s’égare…
À sa sortie, au début des années 1970, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (rendu populaire par la sublime rengaine d’Ennio Morricone) avait été jugé didactique et ostentatoire. Il l’est encore aujourd’hui. À le revoir, on reste frappé par sa force – l’interrogatoire musclé, par exemple, est saisissant comme un cauchemar. Plus généralement, on est stupéfié par l’insolence du cinéma contestataire de l’époque. Le jeu de massacre n’épargne personne, ni les policiers, ni le pouvoir, ni cette bourgeoisie avide de sensations fortes, pas même les jeunes révolutionnaires maoïstes, sans doute aussi dangereux et obtus que les aînés qu’ils combattent.
« La police, dans notre société, symbolise l’autorité. Tout le monde est un peu policier à partir du père et on arrive à Dieu qui est le plus grand des policiers » expliquait Elio Petri.
Le film a reçu le Grand prix du jury au Festival de Cannes en 1970.
Ina – Télérama
| Réalisation : | Elio Petri |
|---|---|
| Scénario : | Ugo Pirro et Elio Petri |
| Photographie : | Luigi Kuveiller |
| Musique : | Ennio Morricone |
| Montage : | Ruggero Mastroianni |
| Production : | Vera Films |
| Interprètes : | Gian Maria Volontè, Florinda Bolkan, Gianni Santuccio, Salvo Randone, Orazio Orlando |