La salamandre – Suisse – 1971 – 2 h. 8 – NB
Pour les besoins d’un scénario, Pierre et Paul veulent en savoir davantage sur Rosemonde, l’héroïne d’un fait-divers. Paul, garçon rêveur, l’imagine en personnage de fiction ; Pierre plus pragmatique mène son enquête. Il découvre que Rosemonde est une fille que l’on dit paresseuse et hystérique parce qu’elle a refusé la routine de l’usine à saucisses. Une idylle s’ébauche entre eux, bientôt rejoints par Paul, qui aime beaucoup Rosemonde. L’argent vient à manquer. Pierre quitte le pays. Rosemonde travaille dans un magasin de chaussures. Pour peu de temps.
L’ennui suinte de ce pays englouti dans une grisaille et une routine que Rosemonde tente de vaincre par une révolte instinctive. Maladroitement, mais sûrement, elle cherche sa liberté, traversant le monde, telle une salamandre les flammes, sans se brûler. Si Tanner excelle à dépeindre la monotonie et la banalité de la société capitaliste, son film n’est cependant en rien ennuyeux, car il le fait avec ironie. » L’ironie joue sur le contraste entre ce qui est, dit-il, est ce qui pourrait être, et provoque le désir de ce qui pourrait être « . Un excellent film, pourtant tourné avec de faibles moyens techniques (16 mm, son direct), qui marquait l’essor du cinéma suisse.
| Réalisation : | Alain Tanner |
|---|---|
| Scénario : | Alain Tanner, John Berger |
| Photographie : | Renato Berta |
| Musique : | Patrick Moraz |
| Production : | Gabriel Auer-Svocine |
| Interprètes : | Bulle Ogier, Jean-Luc Bideau, Jacques Denis |