30/03/2017 – Arsenic et vieilles dentelles

Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace) – USA – 1941 – 1 h. 58 – NB

Mortimer Brewster, homme élégant et critique d’art, vient annoncer son mariage à ses délicieuses et légèrement toquées vieilles tantes. Celles-ci partagent une petite maison à Brooklyn avec Teddy leur neveu doux dingue qui se prend pour Roosevelt.
Dans cet univers désuet et loufoque, Mortimer découvre le cadavre d’un vieil homme caché dans le coffre de la maison et que ses charmantes taties sont un peu plus que toquées : elles tuent par bonté d’âme. Il ne peut pas les dénoncer et pourtant il doit mettre un terme à cette macabre activité.

Frank Capra nous a habitué dans ses films précédents (L’Extravagant Mr Deeds, Monsieur Smith au Sénat ou encore L’Homme de la rue) à ce gendre idéal dont la candeur mettait en relief les travers de notre société. Ici, le réalisateur fait éclater les codes de la comédie américaine qu’il avait lui-même créés. Il plonge son héros dans le genre pratiquement inédit de la comédie macabre. Le jeu des acteurs volontairement exagéré nous emporte séquence après séquence vers plus de noirceur et plus loin dans le loufoque. L’humour noir l’emporte sur l’angélisme, l’altruisme n’est plus une vertu. Que reste-t-il de l’idéalisme de Capra, notre seule issue est-elle l’asile de fous ?

Jean Aubert

Réalisation :Frank Capra
Scénario :Phillip G. et Julius J. Epstein, d’après la pièce de Joseph Kesserling
Musique :Max Steiner
Production :Warner Brothers
Interprètes :Cary Grant, Prescillia Lane, Raymond Massey, Peter Lorre, Josephine Hull, Jean Adair, Jack Carson