L’Ultime Razzia (The Killing) – USA – 1956 – 1 h. 20 – NB
Sorti récemment de prison, Johnny Clay (Sterling Hayden) échafaude ce qui doit être son dernier coup. Le coup parfait, minutieusement préparé, celui qui permettra de ne plus jamais s’inquiéter pour les fins de mois. Il s’agit de braquer le coffre-fort d’un champ de course. Pour cela, il réunit une équipe : le caissier du champ de course qui a accès à la salle des paris, un tireur d’élite qui prendra position dans un parking face à l’hippodrome, un policier complice qui fournit des informations précises et un ancien catcheur pour créer une diversion. Chacun doit jouer son rôle et suivre la partition sur un tempo bien réglé pour que le plan se déroule sans accroc.
L’Ultime razzia est un film de braquage qui semble tenir du puzzle. Pourtant, il ne s’agit pas, seulement, de mettre à la bonne place des pièces pour reconstituer le récit. Ici la mécanique relève davantage du jeu d’échec avec les déplacements particuliers des cavaliers, des pions, des fous et des deux reines. La partie qui se déroule sous nos yeux multiplie les points de vue et chamboule la chronologie des événements. Cette manière de superposer ou de répéter des actions déjà vues, cette manipulation du temps, Stanley Kubrick les a obtenues par son art du montage. Il a su se jouer des règles du système hollywoodien pour avoir, à la fois, la maitrise de la mise en scène, de la photographie et du banc de montage, ce qui lui permit de transformer ce projet de film policier en un coup de maître.
Jean Aubert
Réalisation : | Stanley Kubrick |
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Scénario : | Stanley Kubrick, Jim Thompson d’après le roman de Lionel White, Clean Break |
Photographie : | Lucien Ballard |
Musique : | Gerald Fried |
Décors : | Ruth Sobotka |
Production : | James B. Harris et Stanley Kubrick pour United Artists |
Interprètes : | Sterling Hayden, Coleen Gray, Elisha Cook Jr., Marie Windsor, Vince Edwards, Jay C. Flippen |