Le Jour se lève – France – 1939 – 1 h. 33 – NB
François vient de tuer Valentin qui roule dans l’escalier. Aussitôt, il se barricade dans sa chambre de bonne au cinquième étage. Tandis que la police organise le siège, François se rappelle en trois flash-backs les évènements qui l’ont conduit là : son désir pour Françoise la fleuriste et son aventure inaboutie avec Clara, l’ex-assistante de Valentin. Ses camarades essaient de le sauver.
Sorti en 1939, juste après Munich, ce film est le dernier représentant d’avant-guerre du « réalisme poétique » cher au tandem Carné-Prévert. Tout y est construit pour évoquer le destin qui va broyer les personnages. Pour l’une des premières fois au cinéma, le retour en arrière va structurer le récit. Cette nouvelle forme précède de deux ans Citizen Kane qui en est la forme accomplie. Cette manipulation du temps, pas évidente pour les spectateurs de l’époque, est accompagnée d’une extraordinaire performance spatiale confiée à Alexandre Trauner (décorateur) : un immeuble de cinq étages au sommet duquel se trouve le piège où est reclus François. Présenté dans sa version non censurée (par le régime de Vichy), Le Jour se lève mérite le qualificatif de classique du cinéma.
Henri Talvat
Réalisation : | Marcel Carné |
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Scénario : | Jacques Viot |
Photographie : | Curt Courant, André Bac, Philippe Agostini |
Montage : | René Le Hénaff |
Musique : | Maurice Jaubert |
Décors : | Alexandre Trauner |
Production : | Paul Madeux |
Interprètes : | Jean Gabin, Jules Berry, Jacqueline Laurent, Arletty, Arthur Devère, Jacques Baumer, Bernard Blier |